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Kimono et Culture japonaise

Les modes du kimono peuvent aller du très coloré... au très classique.

En Occident, grâce à la popularité des estampes ukiyo-e en bois au début du siècle dernier, la jeune fille vêtue d'un kimono est devenue l'une des images quintessentielles du Japon. S'habiller avec un kimono et d'autres accessoires de la geisha ou de la maiko est toujours l'une des activités les plus populaires auprès des touristes de passage.

Le peuple japonais est très sensible aux quatre saisons, et les vêtements qu'il porte sont toujours en accord avec celles-ci en particulier avec le calendrier culturel. Ils sont également très attentifs aux différentes périodes de leur existence et à leur mode de vie particulier. Ils organisent des événements pour célébrer les grandes dates du développement de leurs enfants, en particulier, en changeant de kimono en fonction des saisons et des circonstances en cours.

Ainsi, dans les 30 à 100 jours qui suivent la naissance de l'enfant, les parents, les frères et sœurs et les grands-parents se rendent ensemble dans un temple pour célébrer sa naissance. On habille le bébé d'un kimono blanc en guise de sous-vêtement. En plus de ce kimono, le bébé porte un autre kimono de couleur vive teinté de yuzen s'il s'agit d'une petite fille, et un kimono noir décoré des armoiries de la famille s'il s'agit d'un petit garçon.

Autre événement majeur dans la vie d'un enfant : le festival Shichi-Go-San ("sept-cinq-trois"), qui a lieu en novembre. À cette occasion, les parents conduisent leur garçon de cinq ans et leur fille de sept ans ou trois ans au temple local pour remercier les dieux d'avoir gardé leurs enfants en bonne santé et de les avoir fait grandir en bonne santé et en bonne condition. Les enfants sont également vêtus de kimonos pour cette occasion.

Pour célébrer leur passage à l'âge adulte, les jeunes de 20 ans se rendent dans un sanctuaire le deuxième lundi de janvier, lors de la Journée du passage au monde adulte. En cette occasion, les filles portent des furisode (kimonos à manches longues et coulantes) et les garçons des haori (demi-manteaux) et des hakama décorés des armoiries de leur famille.

Les kimonos furisode ne sont portés que par les femmes célibataires. Jadis, les jeunes femmes japonaises déclaraient leur amour pour tel ou tel garçon en agitant les longues manches de leur kimono furisode.

Les mariés en kimono...

Dans les mariages, la future mariée porte un kimono blanc et pur, appelé shiromuku. Cette couleur blanche signifie le début d'un voyage. Les jeunes mariés changent souvent de costume. Le premier changement de costume de la mariée implique qu'elle porte un shiromuku, un lourd kimono blanc brodé et un postiche élaboré. Le marié quant à lui porte un kimono noir en soie habutae portant l'écusson de la famille, un hakama (jupe plissée) et un manteau noir mi-long appelé haori. Pour les invités masculins, les costumes occidentaux sont plus courants de nos jours.

Une fois mariée, la nouvelle épouse ne porte plus de furisode. Elle porte désormais un tomesode, un kimono avec des revers plus courts au niveau des manches. Le tomesode peut être noir ou d'une autre couleur en fonction de l'âge. Le tomesode noir porte l'écusson de la famille et est réservé aux occasions officielles, comme les mariages des membres de la famille. Les tomesode de couleur sont aussi utilisées lors d'occasions officielles, mais ils ne portent pas toujours les armoiries de la famille. L'une des principales caractéristiques de la tomesode (noire et autres couleurs) est que seul le tissu de la moitié inférieure du kimono est décoré d'un motif.

Hormis pour ceux qui sont portés quotidiennement par certaines personnes âgées ou par les artistes traditionnels, le kimono est bien moins répandu de nos jours, mais il est encore largement porté lors d'occasions spéciales telles que les mariages et les cérémonies de remise de diplômes.

Cela s'explique en partie par son prix, car un bon kimono en soie vous coûtera la bagatelle d'un million de yens. Mais il y a aussi la question qui se pose : comment mettre le kimono et nouer l'obi (ceinture décorative), une procédure compliquée qui dépasse les compétences de nombreuses jeunes femmes. Elles doivent généralement demander à leur mère de les aider ou suivre un cours dans une école spécialisée dans la pratique du kimono.

Alors, de quoi se compose un kimono ?

Les parties d'un kimono

Pendant la période Nara ( de 710 à 794), un vêtement appelé kosode (petites manches) commença à être porté, d'abord comme sous-vêtement, puis comme vêtement principal, aussi bien par les femmes que par les hommes. Ce vêtement fut baptisé du nom de kimono à partir du 18e siècle. Bien qu'aujourd'hui il soit beaucoup moins courant qu'autrefois, il est probable que le visiteur même de courte durée puisse admirer au moins un de ces élégants vêtements pendant son séjour dans le pays du soleil levant.

Les japonaises portent le kimono lorsqu'elles assistent à des spectacles traditionnels, tels que la cérémonie du thé ou un cours d'ikebana. Les jeunes filles et les jeunes femmes célibataires portent le furisode, un style de kimono coloré à manches longues et noué avec un obi (ceinture) de couleur vive. Les kimonos en tissu à motifs géométriques simples, appelés Edo komon, sont plus simples et plus décontractés.

Pour les funérailles, hommes et femmes portent un kimono noir uni. Les costumes noirs étant destinés aux deux, il est souvent difficile de dire si un homme va à un mariage ou à un enterrement, si ce n'est qu'il porte une cravate blanche pour les mariages et une cravate noire pour les enterrements. Les jeunes de 20 ans fêtent leur majorité en janvier de cette année-là. La plupart des femmes portent un komono aux couleurs élaborées, souvent accompagné d'un boa en fourrure. Les autres occasions de porter un kimono sont le Nouvel An, les cérémonies de remise des diplômes et le Shichi-go-san pour les enfants.

Traditionnellement, l'art de porter un kimono se transmettait de mère en fille, mais de nos jours, des écoles spécialisées permettent de transmettre ces techniques à leurs élèves dans des conditions optimales grâce à des activités bien organisées. La première chose à mettre est le tabi (chaussettes de coton blanc) ; ensuite les sous-vêtements, un haut et une jupe enveloppante ; puis le nagajuban, un sous-kimono qui est attaché avec une ceinture datemaki ; enfin le kimono à proprement parlé, avec le côté gauche sur le droit (le droit sur le gauche n'est utilisé que pour habiller un cadavre en vue de son inhumation) et attaché avec l'obi. Environ un pouce de l'haneri (col) du nagajuban est visible à l'intérieur du col du kimono. Le dessin libre du col permet d'apercevoir le cou, considéré comme la partie la plus sensuelle de la femme qui porte le kimono. Lorsque l'on se trouve à l'extérieur, on porte généralement des sandales zori.</

Les kimonos doublés (awase), traditionnellement en soie mais parfois en laine ou en tissus synthétiques, sont portés pendant les mois les plus frais. Les yukata légers en coton sont portés par les hommes et les femmes pendant les mois d'été et après la baignade dans les onsen (stations thermales) et les ryokan (auberges traditionnelles). Ils sont souvent portés avec des geta, des chaussures en bois informelles. Portés à l’origine par la classe supérieure dans les bains publics et fabriqués en coton blanc, les yukatas sont devenues populaires parmi les populations ordinaires pour lesquelles elles étaient souvent teintes au pochoir. Aujourd'hui, les yukata aux couleurs vives sont courants lors des festivals d'été et des feux d'artifice, en particulier pour les jeunes femmes et les enfants.

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Molly Li